Bavardages avec ma thérapeute !

Ma thérapeute-coach m’a demandé d’apporter un dictaphone pour la quatrième séance. J’ai simplement utilisé mon smartphone. Elle a insisté en disant que je devrais l’écouter après la séance chez moi au calme. Et après l’écoute de cette longue conversation, je me suis dis qu’il fallait que j’en écrive un article. Parce que c’est assez inhabituel comme genre de thérapie !

En arrivant, j’ai posé mes fesses sur le fauteuil en cuir face à son bureau, j’ai appuyé sur Rec et j’ai posé mon portable sur le bureau en verre. Elle m’a fixé du regard, j’ai détourné les yeux, puis quand j’ai regardé dans sa direction, elle avait tourné son fauteuil et me donnait dos.

Première fois et j’ai un peu flippé. « Allez-y Hermance. Racontez-moi ces jours heureux « . Je me souviens avoir froncé des sourcils puis je me suis demandée pourquoi les termes « ces jours heureux » me broyaient tout d’un coup le ventre.

– Je sais pas trop quoi vous dire en fait… ai-je bredouillé.

Elle s’est retournée avec un grand sourire. Elle m’a alors expliqué que je n’avais pas besoin d’une quatrième séance si c’était pour que je lui rabâche mes regrets, mes peurs. Et que si c’était ce que je voulais, je pouvais aller prendre un café avec une amie chez Starbucks. Oui, elle est assez cash ma thérapeute.

image article  Bavardages avec ma thérapeute

 

Elle m’a fait un long monologue m’expliquant combien c’est important de parler de « jours heureux » et non de souvenirs. Les souvenirs sont une belle et sombre carte postale d’un temps révolu. Alors que parler de jours heureux, c’est éterniser ces moments qui pourront reprendre vie selon mes choix et les circonstances. C’est donc apporter une valeur au temps et aux rebondissements de ma vie ! Mouais…  je n’ai pas été trop convaincue et elle l’a vite deviné.

– Vous ne trouvez pas que c’est pessimiste de mettre d’aussi beaux moments de vie dans la boîte à souvenirs ?

J’ai hoché la tête. En fait, je n’étais pas très coopérative ce vendredi soir. Je venais de me prendre la pluie en pleine gueule et j’étais à découvert ! Mais vous voyez, ma psy ne lâche rien surtout face à moi. Elle m’a fixée droit dans les yeux mais en intensifiant son regard. Comme un mélange de férocité. Sérieux, je me suis demandée si elle ne pétait pas un peu un câble ce soir ! J’ai baissé automatiquement les yeux. Elle me troublait beaucoup trop. Ça se trouve, Hermance, elle te kiffe !?

– C’est comme ça que vous réagissiez avec lui ?, me surprend-t-elle. Il vous fusillait droit dans les yeux et vous baissiez la tête automatiquement ?

Franchement, en y repensant, je crois que j’aurais dû lui rire au nez ! Elle a complètement changé de fusille d’épaule avec moi ce soir ! Mais faut pas me tenter moi, je suis un pitbull !

– Je ne regarde pas automatiquement les gens dans les yeux. Je crois qu’on appelle ça ne pas avoir confiance en soi, non ? Vous n’êtes pas lui et pourtant je baisse les yeux.

MOUAHAHAHA comment j’étais trop fière de moi ! Et toc, ma jolie ! Pas besoin de faire dix ans de psycho pour que je te cloue le bec, bim bim ! Elle a souri comme si elle avait compris mon petit manège.

– L’intensité n’est sûrement pas la même, je vous l’accorde. Hermance, pensiez-vous avoir du pouvoir sur lui avec cela ?

Vraiment, où elle a chopé ces questions ? Dans un Kinder Surprise ou quoi ? J’ai même pas répondu à cette question. J’ai haussé les épaules.

– Je vous demandais juste si vous saviez que vous l’excitiez davantage en faisant cela ?, reprit-elle

Première nouvelle ! Eh bien je sais pas Mlle Freud, tu veux que je te passe son 06 que tu lui demandes ? Mais j’ai comme je suis polie en apparence, je ne lui ai pas dit ça.

– Je ne pense pas que je le faisais exprès. Peut-être inconsciemment… Mais je me rappelle qu’il avait compris que j’avais dû mal à le regarder dans les yeux. Quand il exigeait que je le regarde dans les yeux, je m’exécutais.

Je me suis moi-même surprise à dire cela. L’indomptable Hermance pliait autant devant lui ?

– Intéressant.

Non, non non ! Je viens juste de dire plus de trois mots et elle me sort ça. C’est typiquement psy !

– Il avait un pouvoir dominant qu’il ne pensait pas posséder sur vous. Il vous impressionnait en fait ? Vous aviez assez confiance en vous pour faire toutes ces choses intimes avec lui mais il vous impressionnait par son expérience et sa carrure, n’est-ce pas ? En fait, vous aimez être dominée.

Quand j’étais posée dans mon lit en train d’écouter la conversation, je l’ai coupée à cet instant. Mais enfin, c’est beaucoup trop gênant cette question  !  Et où est donc le rapport entre le fait qu’au fond il m’impressionnait beaucoup et mon soi-disant penchant pour la soumission ? Oui, c’est exactement ce qu’elle insinuait…

– Dis comme ça, non. Vraiment pas, ai-je marmonné (je crois que je devais être vexée). J’ai marqué une pause et j’ai un peu vidé mon sac.

– J’aime sûrement le rapport de force. J’aime les relations intenses, je crois. Plus on avançait, mieux il se défendait face à moi. On se prenait la tête, je gueulais, je revenais en m’excusant d’une petite voix, il acceptait. Mais pas cette fois.

– Cela vous-a-t-il fait mal quand il vous l’a balancé au nez il y a 3 semaines ?

Dis, tu sais compter ? Seulement 19 jours…

– J’ai compris qu’il avait remarqué. Lors de notre dernière conversation, il me l’a dit mais pas en me le reprochant. Comme si c’était un caprice.

– Parlez d’un moment que vous qualifieriez de jour heureux avant qu’on ne conclut.

J’ai peu réfléchi. J’ai raconté que le 21 Juin au soir, il a couru pour me retrouver dans une rue bondée de monde. Il m’a rejoint et en dix minutes alors que ce n’était pas gagné, il a réussi à me faire sourire, rire, le regarder dans les yeux puis m’a embrassée comme un gamin.

Je m’attendais à pouvoir partir et à revenir vendredi prochain à la même heure. Mais elle m’a fait une bien longue conclusion. C’est exactement ce dont j’avais besoin depuis 3 semaines.

 

– On ne va pas se mentir, vous ne l’oublierez pas. Et vous savez pourquoi ? Parce qu’il a décidé pour vous en même temps qu’il a décidé d’arrêter aussi dans la colère dans laquelle vous avez réussi à le mettre. Il a pris la décision et ça, vous ne le digérez toujours pas. Mais bizarrement, ce n’est pas une mauvaise chose.

Vous avez le choix et il va falloir faire en sorte d’avoir les idées claires pour tenter l’impossible. Vous m’avez dit que vos cousines trouvaient ridicules de venir me voir n’est-ce pas ? Pourquoi ?

– Tout le monde dit qu’on finit toujours par oublier. Que le désir perd de son intensité dans le temps. Pourquoi ça ne serait pas valable pour moi  ?, lui ai-je dit sur un ton vraisemblablement agacé

– Parce que, dans votre cas, le temps a toujours augmenté votre désir et vos retrouvailles. Certes, là vous partez avec les jambes cassés mais les réseaux sociaux sont votre meilleure arme, croyez-moi. Photos, statuts, évènements participatifs apparaîtront sur sa page. Montrez-vous rayonnante.

Il se dira « tiens, elle va bien. Elle rit, la vie continue donc pour elle ». Rapprochez-vous de la seule amie en commun proche de lui qui vous reste. Prenez un verre avec, ainsi le jour où vous serez prête, soumettez-lui à l’idée d’organiser un truc chez elle en invitant Mr de Rothschild.

Peu importe quand cela arrivera, soyez juste prête. Préparez-vous maintenant. Vous serez belle, rayonnante. J’ai confiance en votre capital séduction, ayez confiance vous aussi ! Prenez-le enfin au mot, vous n’êtes pas comme les autres. «

 

Ma psy est à mi-chemin entre Bree Van de Kamp de Desesperate Housewives et Emily Throne de Revenge, sans déconner ! Le coup du verre, c’est tout juste de la manipulation non ?

Dans mon lit, j’ai arrêté le dictaphone et j’ai arrêté d’écrire. Je me suis regardée de près dans le miroir. J’ai repris le dictaphone et j’ai fait une note.

Prendre RDV chez la coiffeuse nouvelle coupe + couleur, acheter une CC Crème hors de prix et des rouges à lèvres de chez M.A.C

Ma thérapeute n’a pas tort. Peu importe quand, peu importe si j’échoue,  peu importe qu’il ait rencontré quelqu’un, il me faut être prête et me préparer à présent.

Parce qu’au fond je le sais, ce que mon désir brave, il le conquiert.

Never say never dude ! Ce que mon désir brave, il le conquiert !

C’est ce que je me suis dis en me levant ! Stoooooop ! Je me suis dis cela face à mon miroir entre deux coups de crayon khôl ! Jusqu’à quand vais-je ne pas réagir ?

Bordel, il s’agît quand même de ce que je veux le plus en ce moment … et je suis là comme une grosse limace dans mon lit en train de regarder le spectacle se faire sous mes yeux.

Hier soir et depuis deux trois soirs, je me suis demandée si au final il n’avait vraiment pas renoncer et avait tourné la page.

J’étais partagée entre la dernière et avant dernière phrase qu’il m’a dit.

L’avant dernière phrase «  Hermance, tu veux oui ou non continuer ? Moi je veux plus que ce qu’on a pu être l’an dernier parce que tu sais que j’aime être avec toi mais en même temps je ne veux pas non plus qu’on tombe dans une relation sérieuse, j’avais peur que tu te mette une balle dans la tête si je te le disais, oui. Je l’avoue.   »

Last phrase  » Ok tu sais quoi ? tu veux que je te parle comme si je parlais à un pote ? tu sais qu’avec le ton que tu emplois et comme tu dis c’est bon j’en ai ras-le-cul, c’est terminé !!!  »

BIP BIP BIP

Il faut savoir qu’entre les deux je l’ai énervé prise panique, voyant la réalité devant moi, j’ai préféré partir dans des rhétoriques sans vraiment lui dire ce pour quoi j’écris depuis bientôt six moi !

Partagé entre ces deux phrases, j’ai des périodes séparées de cinq minutes où je me dis  » si il a dit ça et même après avoir été en colère, il me suffit de me la jouer en finesse et en délicatesse pour rebattre les cartes  »

Oui mais alors cinq minutes plus tard  » il est si catégorique comme mec et si ce n’était qu’un prétexte ? Et si à notre RDV manqué sur les Quais de Seine, il voulait me le dire …  »

Bientôt un mois, Mardi prochain et je crève quand je le vois sur facebook comme si de rien n’était .. Et ma nouvelle obsession c’est de trouver ma remplaçante. Oui !

Il est dans une nouvelle section, une super chère école privée et je me dis que ça grouille de gazelles comme je le lui avais prédis l’an dernier !

Et j’ai le pressentiment d’avoir trouvé la nouvelle élue.

Elle ressemble à une princesse des milles et une nuits avec de longs cheveux bruns et sophistiqués et bouclés !

Elle vient de Rabat et a un teint basané. Son facebook est bien protégé donc je ne peux voir que cela. Elle n’a pas de photo de profil style mannequin je me la pète graaaaave  mais mon cœur se serre.

Deux photos de lui qu’elle aime, dont l’une qu’elle commente avec le même style d’écriture.

Vous savez ces gens qui écrivent  » Nn » au lieu de NOOOOOOOOON. Ça me saoule tellement ça !

Est-ce ma nouvelle rivale ?

Pour qu’elle soit ta rivale ma jolie faudrait que tu sois encore dans le game !

SHADE UP CONSCIENCE !

Ma déesse intérieure me dit qu’on a encore toutes les chances de notre côté quoi ! Why ?

Demain, je file chez la coiffeuse, puis chez l’esthéticienne. Comme dit ma thérapeute coach ( dont je vous ferais un nouvel article ) FACEBOOK EST VOTRE NOUVELLE MEILLEURE AMIE !

« AFFICHEZ-VOUS, il vous verra et plus vous êtes canon plus il aura quelques regrets à se dire que c’est con que se soit terminé ainsi. Il vous l’a dit, vous êtes différente mais prenez-le au mot bordel  »

Elle a raison. Les hommes sont si basiques après tout.

«  ne soyez pas de celle qui pensent que les hommes ont une psychologie différente de la notre, par pitié.  »

DU TOUUUUUT ! J’écris juste un blog sur ça mais bon.

Puis la phase manipulation doit être la suivante. Je vois vendredi soir une amie en commun. La seule. Celle qui ne connaît rien à notre histoire mais qui pourrait être mon ticket d’entrée.

Oui je suis digne d’une Bree Van de Kamp 🙂

Cela jouer fine c’est ce qu’il me faut.

C’est la phase de la reconquête. Elle est lancée, le compte à rebours vient de de débuter.

C’est en lisant 50 nuances de Grey que j’ai compris ce qu’il fallait capter. Si seulement j’avais lu ce livre mielleux avant !

On doit toujours partir du principe qu’une personne change d’avais. Il suffit juste d’aller dans le même sens, c’est tout.

NEVER SAY NEVER DUDE !

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